Chris St-Pierre
Pour La Presse Communautaire
KAPUSKASING – La Coupe Esso tenue du 21 au 27 avril dernier à Sudbury mettait en vedette les meilleures joueuses de hockey Midget au pays, dont une native de Kapuskasing. Le nom Clavelle est synonyme de ce sport dans la ville modèle et la cadette de la famille, Alexe, compte laisser sa marque à sa manière.
La couverture du hockey nécessite une attention axée sur les chiffres, les systèmes et les plans de matchs. Cependant, lorsque la chance se présenter pour compter l’histoire d’une athlète qui a vécu une étape monumentale de sa carrière, il est difficile de dire non. Alexe Clavelle a terminé au troisième rang des pointeuses du tournoi, avec 6B-5P-11PTS en 7 parties jouées avec les Sudbury Lady Wolves, qui ont remporté la médaille d’argent.
Derrière ces chiffres se trouvent la détermination et l’éthique de travail d’une équipe entière qui a obtenu son billet pour la danse en étant l’hôte. Pour Clavelle, il s’agit d’une expérience indescriptible.
« Il n’y a pas de mots qui peuvent la décrire… c’était vraiment le fun de savoir qu’une petite équipe du Nord peut compétitionner avec les meilleures équipes au Canada, » dit-elle.
Est-elle surprise par la participation de son équipe à la finale ? Si vous aviez à demander cette question aux autres joueuses, elles vous diraient tous la même chose.
« Oui et non ! On le savait que si on jouait de notre mieux, on était capable de se rendre en finale. Mais c’était aussi dur parce qu’on n’avait pas gagné un tournoi de l’année, donc on le savait qu’il y avait d’autres équipes très fortes et aussi fortes que nous, » ajoute Clavelle.
Le match de médaille d’or était accessible pour tous les amateurs de hockey à travers le pays grâce à sa diffusion sur les réseaux TSN et RDS. Sachant que les communautés de la route 11 la regardaient, elle dit avoir eu un regain d’énergie
« On a reçu beaucoup (d’appui) à travers Facebook ou par messagerie et je trouve que moi personnellement, c’est le fun de savoir que ta ville te regarde, te suit et te supporte. Je pense que ça nous a beaucoup aidés, » affirme-t-elle. « On était tous surprises parce qu’on avait su que l’Esso Cup était une grosse “deal”, mais on ne pensait pas que c’était aussi gros que ce l’était. […] Une fois rendue la semaine du tournoi, c’est là qu’on a réalisé… wouah. »
L’un des moments, ou plutôt souvenirs, qui joue en boucle dans sa tête depuis son retour à Kapuskasing : le son de la foule. C’est ce qu’elle retient de la compétition, et ce malgré la nervosité et le stress qu’elle ressentait durant le premier match que les Lady Wolves ont disputé! Une fois rendue à la finale, elle embarquait sur la glace et laissait ses émotions dans le vestiaire.
Son parcours dans le monde du hockey ne s’arrête pas après cette saison. En ayant étudié avec acharnement pour finir son secondaire à distance en se concentrant sur le hockey, Clavelle a reçu une invitation de l’Université d’Ottawa pour jouer avec les Gee Gees l’automne prochain.
Tout comme son frère Brandon, qui évolue avec les Islanders de Charlottetown dans la LHJMQ, les longs voyages et la vie loin du nid l’a préparé pour l’horaire d’une athlète de haut niveau.
« Je trouve qu’avoir déménagé… comme c’est ma troisième année à l’extérieur de la maison. Je le sais que je ne serais pas “homesick” et je le sais que je vais être capable de vivre ailleurs. J’ai joué contre des filles plus vieilles l’année passée à de différents niveaux donc je pense que je vais être prête à jouer. »
Elle compte étudier en sciences de la santé, espérant un jour revenir dans la région pour inspirer les jeunes joueuses d’ici à poursuivre leurs rêves.
« J’ai eu une “coach” qui était aussi une fille assez jeune, qui avait un autre emploi et elle jouait au hockey à l’université. C’était un bon exemple pour nous autres, qui voulons poursuivre (leurs études) à l’université. Tu peux le faire et tu peux revenir dans ta ville natale pour entraîner d’autres filles. »
Comme celles qui ont passé avant Clavelle, elle souhaite redonner au sport qui lui a fait vivre autant.