Le directeur exécutif de la Clinique juridique Grand-Nord de Kapuskasing, Pierre Payeur, a bon espoir que l’Initiative de justice applicable aux Autochtones (IJA), un projet sur trois ans qui se termine en mars 2019, puisse être financée de façon permanente au cours des prochaines années.

 

« L’initiative est présentement financée jusqu’au 31 mars 2019. Lorsqu’on atteindra la date d’échéance, une évaluation finale sera remise à Aide juridique Ontario (AJO) et, on l’espère, le financement pourra devenir permanent », a-t-il déclaré au cours de la présentation de son rapport durant l’Assemblée générale de la clinique. « À ce moment-là, la clinique aura obtenu un financement totalisant 450 000 $ afin d’assurer le développement de cette initiative qui a pour but de faciliter et d’augmenter l’accès à la justice pour nos communautés autochtones voisines et de le faire dans la sensibilité à leurs particularités culturelles. »

 

Comme l’indique M. Payeur, l’initiative a pour objectif de créer de bonnes relations entre les différentes collectivités et leurs voisins autochtones. On explore présentement, dans le respect, d’égal à égal, les façons de mieux assurer la justice dans l’ensemble des collectivités où sont offerts les services de la clinique.

 

« Nous voulions être en mesure de tenir des discussions profondes avec les Premières Nations et de devenir leur point d’accès à la justice » a expliqué M. Payeur. « Les collectivités des Premières nations ont un besoin particulier pour ce type d’accès à la justice. Plusieurs des membres de ces communautés, et c’est tout à fait compréhensible, éprouvent une certaine difficulté à faire confiance au gouvernement. Cela remonte au système des pensionnats indiens. Tout est une question de bâtir de solides relations ».

 

  1. Payeur affirme que la clinique a resserré ses partenariats avec le Centre d’amitié autochtone de Kapuskasing et le Centre d’amitié Ininew de Cochrane, lesquels leur ont fourni des informations précieuses et des conseils avisés tout au long de ce cheminement. Les deux centres offrent maintenant régulièrement des journées sans rendez-vous. On tient également des journées semblables deux fois par mois pour les Premières Nations de Constance Lake et de Taykwa Tagamou.

 

De plus, grâce à un partenariat avec l’Université de Hearst et l’équipe de santé familiale Nord-Aski, plus de 75 participants des communautés avoisinantes ont pu participer à la deuxième partie d’un séminaire sur l’éthique de la réconciliation.

 

D’ailleurs, M. Payeur indique que la réaction extrêmement favorable du public a poussé la clinique à chercher à établir des partenariats locaux afin de pouvoir offrir une conférence similaire à Constance Lake.

 

« Des discussions sur un éventuel financement permanent ont eu lieu », indique M. Payeur. « Lorsque nous aurons produit le rapport final, nous espérons qu’il recevra un accueil favorable et qu’il fera en sorte que le programme continuera d’être financé à l’avenir. »

 

Entre mai 2017 et le 31 mars 2018, 117 des 925 clients servis étaient d’origines autochtones, ce qui représentait 12,3 % de la clientèle. Depuis le 1er avril 2018, 97 des 561 clients rencontrés étaient des Autochtones, soit 17,2 % de la clientèle. Selon une recherche du Conseil de planification sociale de Sudbury, les Autochtones représentent 14,4 % de la population de la zone desservie par la clinique.