Rémi St-Amand
Pour La Presse Communautaire
KAPUSKASING – Le jeudi 29 novembre à 14 h, plus de 300 élèves de l’École secondaire catholique Cité des Jeunes de Kapuskasing sont sortis simultanément de leurs classes afin de protester contre les compressions dans les services en français annoncées par le gouvernement Ford.
La manifestation s’est démarquée par son ampleur, par les couleurs Franco-Ontariennes, par les nombreuses pancartes ainsi que par les chants.
Un rassemblement organisé par les élèves, pour les élèves
Ce rassemblement tenu par les élèves a été organisé par les élèves, et ce, en peu de temps.
L’une des élèves et principale organisatrice de la manifestation, Élisabeth Trottier, a souligné qu’un tel rassemblement est né d’une idée de quelques-uns de ses amis, la veille, à 16 h 30.
« On a commencé à en parler dans notre cours de chimie, qui a lieu juste après l’heure du dîner. On se disait que ce serait bien de montrer notre mécontentement. C’est au cours de notre dernière période qu’une enseignante nous a expliqué que quand elle était au secondaire les élèves avaient tenu une manifestation, mais pour une autre cause », a expliqué l’adolescente.
Toutefois, c’est vraiment quand les cours se sont terminés que l’idée a commencé à prendre forme.
« Nous nous demandions par quel moyens nous pourrions joindre le plus de monde possible en moins de 24 h. Nous avons alors décidé de passer le message via les réseaux sociaux », a déclaré la jeune fille.
Des élèves de la 7e et de la 8e année ont également pris part aux manifestations puisque, comme l’explique Élisabeth Trottier, le groupe organisateur voulait vraiment inclure l’ensemble des élèves, non seulement ceux du secondaire.
Tout le monde s’y est mis, même la mascotte
Un des manifestants qui se démarquait parmi les autres, c’était la mascotte de l’établissement scolaire.
« Ça a été l’initiative de la personne qui a le costume de la mascotte en ce moment. C’est une simple idée qui m’est venue. Il a totalement embarqué. Cela a en quelque sorte été une surprise pour nous tous. »
Un message à faire passer
Lorsque j’ai demandé à Élisabeth Trottier quel était le message que les élèves désiraient transmettre, sa réponse n’a pas tardé.
« Je veux vraiment que les gens, surtout les anglophones, comprennent nos revendications, et même qu’ils se joignent à nous. Bien des gens croient que nous sommes contre ce que font les anglophones. Cependant, ce n’est pas du tout de ça qu’il s’agit. Nous voulons juste montrer que nos droits ne sont pas respectés par les compressions que M. Ford fait présentement », a-t-elle expliqué.
Une manifestation qui en a surpris plusieurs
Visiblement, les administrateurs de l’établissement ont été les principaux surpris dans cette histoire, puisqu’ils n’ont pris connaissance de celle-ci qu’en fin d’avant-midi, via les médias.
La directrice de l’établissement, Nathalie Joncas-Raymond, a expliqué que bien qu’il soit toujours apprécié d’être mis au courant d’avance afin de pouvoir se préparer, elle comprenait l’urgence de la situation qui touche la communauté francophone de l’Ontario.
Jérémie Lepage, agent de supervision de la région Nord du Conseil scolaire de district catholique des Grandes-Rivières, s’est prononcé sur la manifestation.
« On pense que c’est un événement qui a de l’importance pour les jeunes. C’est aussi une situation qui leur permet de manifester leur mécontentement. Tout le monde a le droit de montrer son insatisfaction et je pense que nos élèves le font bien, en toute sécurité. Nous sommes dans un pays démocratique où l’on a le droit de faire de telles manifestations. C’est une bonne chose », a expliqué M. Lepage.
« Notre priorité était de laisser les élèves s’exprimer librement, et ce, tout en assurant leur sécurité et la supervision. Lorsque nous avons pris connaissance de l’événement, nous avons contacté notre personnel et également les parents, par l’entremise de Facebook », a indiqué Mme Joncas-Raymond.