Chris St-Pierre — Initiative de journalisme local – APF – Ontario

 

KAPUSKASING – La pandémie de COVID-19 a durement frappé les départements de sports et loisirs de plusieurs municipalités du Nord de l’Ontario, dont Kapuskasing et Cochrane. Elles tentent tant bien que mal de gérer leurs arénas et piscines malgré les nombreuses restrictions imposées par la crise, dont la distanciation physique. L’arrivée de l’automne a donné la chance à ces communautés de rouvrir les portes au public, et plus spécifiquement aux enfants, tout en respectant les consignes de sécurité.

Pour ces villes et leurs organismes, il est difficile de naviguer à travers les nombreuses recommandations émises par des sources gouvernementales tout en coordonnant des activités. Bien qu’il y ait souvent un travail d’équipe pour accomplir des tâches, les mesures peuvent parfois créer des difficultés.

Kapuskasing priorise le dialogue

La ville de Kapuskasing a dû se faire preuve de souplesse pour les associations sportives locales afin de rouvrir la piscine et l’aréna, cette dernière étant également connue sous le nom de Palais des Sports.

Le directeur des loisirs de la Ville, Marc Clavelle, discute souvent avec d’autres communautés afin de rester à jour et de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, faute de pouvoir suivre tous les dossiers à lui seul. Il indique être submergé par les courriels :

«Les directives viennent d’un peu partout, les associations de sports, le Bureau de santé, le ministère du Travail! s’exclame-t-il. C’est presque accablant. Ça devient difficile à comprendre et de fabriquer un plan.»

Le directeur des loisirs de la Ville de Kapuskasing, Marc Clavelle, a du pain sur la planche en raison de la pandémie de COVID-19. (Crédit : Chris St -Pierre)

Des rencontres téléphoniques avec ses homologues lui ont permis de justifier certaines décisions et de mieux élaborer ses propres plans. Mais il souligne qu’avec chaque décision prise, un nouveau problème apparaît.

Marc Clavelle souligne également les problèmes que pose la distanciation physique. Il aimerait bien que le gouvernement de l’Ontario relâche davantage les restrictions en ce sens, mais il sait que ça n’arrivera pas pour des raisons de sécurité.

«La distanciation physique sera ici pour encore quelque temps. […] Ç’a créé des problèmes dans les vestiaires et ça limite le nombre de spectateurs. Une distance de six pieds peut créer beaucoup de défis.»

La réouverture prochaine de la glace Sud du Palais des Sports enlèvera un espace utilisé comme vestiaire. Marc Clavelle travaillera avec les associations sportives locales pour trouver une solution et rectifier d’autres problèmes. La municipalité songerait à utiliser le club de curling avoisinant afin de combler cette perte.

Le club de patinage artistique de Kapuskasing frustré

La présidente du Club de patinage artistique de Kapuskasing, Natacha Grant, a partagé sa frustration concernant certaines décisions de la municipalité lors d’une rencontre du conseil municipal, le 9 novembre dernier.

Elle est particulièrement outrée par une décision des autorités régionales en santé publique : en date du 16 novembre, les Flyers, une équipe de hockey locale U18 AAA, a reçu l’autorisation de jouer dans une «bulle» avec une équipe du même niveau de Timmins, qui se trouve à deux heures de route de Kapuskasing.

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Deux semaines avant, le club de patinage artistique demandait la permission au Bureau de santé Porcupine d’organiser une journée de développement en partenariat avec le club de cette même communauté. Cette demande a été refusée.

«Pourquoi est-ce que les organismes responsables ne répondent pas la même chose?» se questionne Mme Grant. «Moi, je veux que le maximum de jeunes soient sur la glace, mais [le message] devrait être pareil pour tout le monde.»

La présidente du Club de patinage artistique de Kapuskasing, Natacha Grant (au centre), acueille l’olympienne Meagan Duhamel (à g.) et son mari Bruno Marcotte (à d.) à Kapuskasing en février 2019. (Crédit : Courtoisie Natacha Grant)

Questionnée sur le raisonnement derrière cette décision, une représentante du Bureau de santé Porcupine a indiqué qu’elle «ne peut pas confirmer si nous avons reçu ni révisé un plan pour le Kapuskasing Figure Skating Club».

«Si une organisation communique avec nous pour des directives, [nous leur fournirons] des recommandations afin d’incorporer les mesures de santé publique lors de leur événement pour réduire la propagation de la COVID-19», enchaîne la représentante par courriel.

Puisque la position de l’autorité régionale semble avoir changé, Natacha Grant et le Club de patinage artistique de Kapuskasing comptent bientôt renvoyer une demande.

«Si on est capable d’ouvrir deux glaces [au Palais des Sports] et que les hockeyeurs U18 AAA peuvent jouer, je vais certainement déposer une nouvelle demande au Bureau de santé», assure la présidente.

Le directeur des loisirs de Kapuskasing, Marc Clavelle, appuiera le club du mieux qu’il peut dans ses démarches, bien qu’à cette étape-ci il n’y a pas grand-chose qu’il puisse faire, indique-t-il.

«Si c’est quelque chose que [le club veut] faire, on fera de notre mieux pour l’accommoder», assure-t-il. D’après M. Clavelle, il y a des chances que l’activité du club de patinage artistique se concrétise.

«C’est faisable. Nous n’avons pas eu beaucoup de détails, mais [à savoir] s’il y aurait trop de monde en même temps, je crois que non.»

Cochrane s’en tire bien

À l’est de Kapuskasing, Cochrane s’en tire bien malgré la distanciation physique et d’autres conséquences liées à la pandémie.

Les installations du Centre des événements Tim Hortons ont rouvert leurs portes en août. La salle de conditionnement physique a été la première rendue accessible, suivie de la piscine puis de la patinoire.

La coordonnatrice des programmes du Centre, Chantal Joanis, explique que ce sont les associations sportives qui ont lancé la préparation pour la réouverture.

«Ils ont tous fait leurs devoirs, raconte fièrement Mme Joanis. Ensuite, c’était à nous de nous asseoir avec eux pour organiser la réouverture, et depuis ce moment-là ça va extrêmement bien!»

Elle salue le comportement des citoyens qui utilisent le Centre des événements, qui ont respecté les mesures sanitaires jusqu’à présent.

La Ville de Cochrane a profité de la pause forcée cet été pour créer un nouveau système d’enregistrement en ligne pour les programmes offerts au Centre. Les membres ont bien accueilli l’ajout, qui pourrait même être conservé après la pandémie.

Chris St-Pierre
Chris St-Pierre est un diplômé du collège La Cité en Radio et un membre de l’équipe de CKGN depuis sa sortie en 2017. Le Britanno-colombien de naissance est à la fois animateur, journaliste, directeur de l’information et directeur de la programmation. Depuis juin 2017, il forme une moitié de l’équipe de l’émission « Le Réveil du Nord ». Il assure aussi la description des matchs et la couverture des Flyers de Kapuskasing. Durant ses temps libres, il est photographe amateur et travaille comme journaliste assigné au nord de l’Ontario dans le cadre de l’Initiative de journalisme local du Gouvernement du Canada. Il était auparavant journaliste préposé aux sports pour le journal kapuskois « La Presse Communautaire/The Community Press » et pigiste pour le journal « Le Voyageur ».