Rosane Parent

Pour La Presse Communautaire

Des quatre coins de la province, un cri de protestation des Franco-Ontariens s’est élevé. Le premier décembre 2018 à 13h00, le premier ministre Doug Ford a subit le mécontentement d’un people qui refuse d’accepter les politiques dites injustes et arrièrées de son gouvernement.

M. Ford a éliminé la création de l’Université de l’Ontario français et a dissout le Commissariat aux services en français citant la nécessité des coupures budgétaires.

Les répercussions: quarante manifestations qui se déroulèrent simultanément pour revendiquer les garanties constitutionnelles des francophones en Ontario. Selon le recensement Canadian de 2016, 550,600 personnes en Ontario identifient le français comme langue première.

Ici à Kapuskasing, 420 personnes ont signées un pétition et environ 600 personnes se sont mobilisées près du bureau local de Guy Bourgouin, député NDP provincial pour la région Mushkegowuk-James Bay.

Bourgouin, qui en est à son premier mandat comme député, s’est démontré fier défenseur des droits des francophones. Il adressa les gens présents avec conviction et il ne s’est pas gêné de transmettre un message passionné pour M. Ford et Mme Mulroney.

«  J’espère que Doug Ford et la ministre Mulroney ont ouvert leurs oreilles et qu’ils écoutent notre cri! »

Aux applaudissements de la multitude, quelques invités ont partagé leur désaccord des politiques Ford mais aussi leurs raisons pour protester. Parmi les invités furent non seulement des francophones mais aussi des francophiles et des anglophones.

Cette unification d’esprit de la communauté pour la défense des droits d’un peuple fondateur fut évidente dans l’ampleur des cris de la foule « nous sommes – nous seront » « notre drapeau – notre langue » Des plus âgés ou plus jeunes, tous unissaient leur voix à ce cri de guerre tandis que les bannières du drapeau franco-ontarien se baladaient dans l’air hivernal.

Jeannelle et Andréanne Plamondon sont présentent à ce rassemblement et elles comprennent personnellement la difficulté de vivre pleinement en français ici en Ontario.

Lors de ses études postsecondaires, Andréanne fréquenta l’Université Laurentienne à Sudbury.  L’Université Laurentienne est l’une de deux universités désignées bilingues en Ontario; Ottawa étant la seconde.

Pendant son séjour à la Laurentienne, Andréanne a dû prendre des cours en anglais pour compléter son éducation. De plus, plusieurs transactions quotidiennes se faisaient en anglais. C’est seulement lorsqu’Andréanne s’est inscrite à l’Université de Moncton au Nouveau Brunswick, qu’elle se sentit complètement chez elle.

« C’était une atmosphère différente où on se sentait bienvenue de vivre complétement en français » dit-elle.

Quant à sa mère Jeannelle, sa présence à ce rassemblement lui rappelle les sacrifices de ses ancêtres.

« Nos mères, nos grand-mères ce sont battues pour leur droits » dit-elle avec fierté et honneur en regardant M. Bourgouin parler.

Nulle part pendant tous les discours et les cris de protestations, fait-on mention de l’Université de Hearst.

Cette petite université française du nord est ontarien, qui accueil des étudiants depuis son humble début comme Séminaire en 1959, offrent des études au niveau baccalauréat à temps plein.

Certes il faut dire que l’Université est restreinte dans ses choix de programmation. Mais la question demeure, est-ce que son existence crée un malaise au sein du débat actuel ou peut-elle devenir l’exemple à suivre?

Chose certaine, les Franco-Ontariens veulent avoir la liberté de poursuivre leurs études postsecondaires complétement en français et ils ne sont pas prêts à accepter des compromis.